ArmenTrad

Fr  En  Am


Accueil


Traditions Armeniennes Actions

Livres Liens Contact


Correspondants


Sommaire


Bas de Page


↑ ↑ -  ↓ ↓

→ La Tradition Arménienne ←


Musique et Danse

Architecture Ceramiques Costumes

Histoire & Civilisation Antique Linguistique

Manuscrits Miniatures Peinture

Plantes et Animaux Sculpture

Specialites Culinaires Tapis

Théâtre Vie Ancestrale Arménienne


↑ ↑ -  ↓ ↓

→ Le Théâtre Arménien ←


↑ ↑ -  ↓ ↓

→ Le Théâtre Arménien en France de 1930 à 1948 ←


Le Théâtre Arménien de France a été très riche en représentations
avec des artistes talentueux sur trois périodes de 1930 à 1948.
Vers 1939 une première troupe nommée "Nor Bem" (Nouvelle Scène)
a été créée sous l'égide du Comité de Secours Arménien(CSA)
et la direction d'Acho Chahkhatouny.
Pendant la seconde guerre mondiale, une autre troupe de théâtre
s'est formée à l'initiative et sous la direction de Khoren Papazian.
Après la libération, une nouvelle troupe a vu le jour sous
la direction de Mme Anna Boudaghian, Asho Chahkhatouny et
Trdat Nchanian au sein de l'association Front National formée
de l'union de plusieurs partis et associations, qui a duré trois ans.
Parmi les artistes, on peut citer parmi les plus connus
Mr Micha et Mme Knar Aznavourian, et leur fille Mme Aïda Aznavour
les parents et la sœur de Charles.
Micha Aznavourian qui était joueur de tar, (voir les différentes pages
sur cet instrument dans le sommaire du site),
a aussi été directeur musical de la troupe.



↑ ↑ -  ↓ ↓

@ Lien vers la page "Affiches et Artistes des Représentations Théâtrales" @


↑ ↑ -  ↓ ↓

→ Extrait de la Biographie de l'Artiste du Théâtre ←
Arménien en France Sirak Mirtat Sourénian

↑ Retour vers le Haut de la Page ↑

Je suis né à Van le 14 janvier 1909.

J'ai commencé mon activité théâtrale en 1923
à l'âge de 14 ans dans la ville de Kharkov.

À cette époque, nos acteurs célèbres étaient entre
autres Hovhannes Abelyan, (1865-1936), Vahram Papazyan
(1888-1968), Armen Armenyan (Armenak Ipekyan, 1871-1965).

Finalement, en février 1930, je suis parti pour Paris où ma
tante et son mari Markos Natanian (historien) m'attendaient.

Au cours du premier mois, Markos Natanian m'a présenté
à Artdaches Kempetian qui était autrefois son élève à
Polis, et à travers lui à Trdat Nchanian, Arman Kotikian
et d'autres acteurs locaux qui préparaient "Pour l'Honneur"
de Chirvanzade, et il m'a été proposé de jouer le rôle
ingrat d'Artaches Otaryan que j'ai réussi à interpréter
avec succès, gagnant les éloges de mes nouveaux amis.

Pour gagner ma vie, je suis devenu commerçant,
me créant une situation assez prospère.
J'ai pu ainsi aider certains acteurs d'une manière ou d'une autre.

Arman Kotikian m'a présenté au Comité de Secours Arménien (HOC),
qui était important à l'époque, et avec l'aide et le soutien d'un
certain nombre d'amis, j'ai commencé à fonder une troupe de
théâtre avec des amateurs attachés au HOC, nommée "Nor Bem",
invitant Archavir (Acho) Chahkhatouni, chef maquilleur du
cinéma français, en tant que metteur en scène et directeur,
présentant des pièces anciennes et nouvelles, et à mon
initiative, un certain nombre d'opérettes sous la
direction musicale du musicologue Alim-Chah.

La troupe théâtrale eut une riche activité jusqu'à la
seconde guerre mondiale et la dissolution du HOC.

Pendant la guerre, une nouvelle troupe de théâtre s'est
formée à l'initiative et sous la direction de Khoren
Papazian, dans laquelle j'ai été appelé à être l'un des
principaux piliers, souvent avec des rôles principaux,
et, comme toujours, en tant que trésorier de la troupe.

Un comité s'était formé à cette époque sous la présidence
d'Archak Tchobanian pour venir en aide aux prisonniers
de guerre arméniens en Allemagne, donnant chaque mois
des représentations pendant toute la guerre dans la
grande salle de la Mutualité, et avant cela, j'avais
organisé l'opérette très populaire "Sos et Varditer"
dans cette grande salle de la Mutualité, avec environ 3000
spectateurs, générant beaucoup d'argent entièrement attribué
aux prisonniers arméniens par l'intermédiaire d'Archak Tchobanian,
dont je garde précieusement la lettre chaleureuse que j'ai reçue.

Immédiatement après la libération de Paris, une nouvelle
association, le "Front National", a été créée, avec des partis
unis et un certain nombre d'associations, au sein desquels
il a été proposé de former une nouvelle troupe de théâtre.

J'ai reçu une invitation du Comité du "Front National"
pour faire partie du comité d'organisation du théâtre.

La troupe s'est formée sous la direction de Mme Anna
Boudaghian, Acho Chahkhatouni, Trdat Nchanian et moi
comme membre du conseil d'administration, et il a été
décidé pour la première fois à Paris de payer 15 acteurs
par mois selon leur capacité et parfois leur besoin,
mais ils ont refusé de recevoir ce cachet, et Anna
Boudaghian, Asho Chahkhatouni et votre serviteur,
ont décidé de participer à titre gracieux.

L'ouverture s'est déroulée en grande pompe le 2 avril 1945
dans le grand théâtre des Champs-Élysées avec "L'Empereur"
de Levon Chant, et la troupe a continué à donner chaque
mois pendant 3 ans, en tout 36 représentations.

Nous étions ravis, d'autant plus que le "Front National"
s'était engagé à acheter sous forme d'actions un immeuble
aux allures de palais rue de Trévise au centre de Paris,
à côté duquel devait être construit un théâtre de 1000 places.

Enfin, nous allions avoir notre propre théâtre, quel rêve !
mais, hélas, comme toujours, des divisions arméniennes
irréconciliables et le retrait de certains des partis
de l'union, boycottant même la représentation théâtrale,
ont provoqué de grandes difficultés à la merveilleuse
troupe de théâtre, et le "Front National" ayant ses
propres difficultés n'a pas pu fournir l'aide
matérielle promise, et moi, participant souvent
aux représentations dans des rôles principaux et
étant en même temps le trésorier du Comité,
toute la partie matérielle m'a incombé et j'ai dû
prendre en charge les dépenses mensuelles des acteurs,
le loyer du théâtre, les annonces et autres dépenses.

Chahkhatouni s'est souvent écrié lors des réunions
du conseil d'administration que cette troupe ne
devrait pas s'appeler la troupe de théâtre du "Front
National", mais la troupe de théâtre Sourénian.

En fin de compte, après 3 ans à faire constamment
front aux pressions extérieures et intérieures,
à passer souvent des nuits blanches et surtout à
nuire à ma propre entreprise, j'ai décidé de partir.

Par la suite, la troupe nationale de théâtre a cessé d'exister.

De plus, mes conditions familiales et matérielles, notamment
le problème de l'éducation de mes enfants à un bon niveau, m'ont
obligé à rester à l'écart de la scène théâtrale pendant 25 ans.

Sans cela aussi, Paris avait perdu ses principales
forces théâtrales et les jeunes ne s'intéressaient
plus du tout au théâtre arménien.

Comment malgré l'absence de la scène pendant ces nombreuses
années, j'ai organisé en 1976 en ne trouvant que très
difficilement des acteurs, l'opérette "Ouch Lini, Nouch Lini",
jouant facilement à l'âge de 67 ans le rôle de l'idiot Archak,
17 ans, et donnant au public une vive satisfaction tout en
lui faisant croire que l'acteur était vraiment un jeune homme.

Sur les conseils de nombreuses personnes, j'ai beaucoup essayé de
restaurer l'ancienne troupe nationale de théâtre avec des jeunes,
mais mes efforts ont été vains, n'ayant eu aucun encouragement.

Sirak Sourénian,
Paris, le 12 novembre 1980.



↑ ↑ -  ↓ ↓

Sirak Sourénian, artiste du théâtre arménien de France, en 1948


↑ ↑